1979

La Suzuki des vainqueurs à gauche sur la photo - Van Pé/Rouvière
La Suzuki des vainqueurs à gauche sur la photo - Van Pé/Rouvière

 

                                  Nouveau depart

On pouvait craindre pour l'épreuve mancelle après les déclassements et les multiples réclamations de l'édition précédente qui avaient, il faut bien le dire, tout gâché. Les organisateurs ont redressé la barre et donné un tour plus professionnel certes, mais moins ambigu à la course, en adoptant une réglementation plus souple ; désormais le visage des 24 heures est dessiné. C'est une véritable course, une guerre des concessionnaires supervisés par les importateurs.

 

Quatre marques étaient en effet en bagarre pour les retombées publicitaires très importantes qui découlent d’une victoire aux 24 heures. Honda revenait pour gagner par l'intermédiaire d’Aline le concessionnaire manceau, Motobécane avait ses moteurs d'usine et on pouvait voir en piste quatre Derbi venant d'Espagne avec un mécano par cyclo. Mais les vainqueurs allaient être Suzuki avec une machine préparée par Van Pé et assisté de Bouvière. Les déclassés de l’année dernière se vengeaient ainsi de la façon la plus belle, étouffant la concurrence dès le départ (1 tour d'avance en 40 minutes) poussant les Honda à la casse et surclassant les pilotes de Derbi en conduite.

AMBIANCE

 

« Moi, de temps en temps, je lui donne du super. Çà lui décrasse la gueule». Et l'on parle de la « bécane, de la mobylette, Testi, Motobécane, Honda, Yamaha.

Tout y passe. Le répertoire d’un adolescent qui connaît ses nomenclatures et ses classiques deux roues. Quinze ans, pas plus. Blouson et pantalon en cuir noir. La tenue du motard en herbe qui rêve de gros cubes et des sensations à cali­fourchon.

Avec les copains, il fait cercle autour d'une Mobylette, en cours de préparation. Samedi c’est le grand jour, 24h cyclo sur le circuit Bugatti.

Pour les gosses, qui butinent avec leur « meule », pour s'offrir des dérapages bon marché et des moulins trafiqués, à grands coups de tuyaux d'échappement crevés.

Hier, c'était la séance des vérifications. Un premier test à franchir pour être sûr d'avoir sa Mob au départ des essais.

Pas de camions-ateliers, ni d'équipement à la pointe de la technique. Non, seulement des trousses à outils bien garnies pour la plupart et une fourgonnette déjà « compétition»

Pour certains plus favorisés. Les mécaniciens ? Des copains de lycée, d’atelier, d’usine, venus partager ce qui sera une belle aventure.

Tout ce petit monde va oublier pendant quelques Jours ces parkings à existence pour foncer sur la piste du Bugatti. Pour se défouler et donner la possibilité au casse-cou qui sommeille en chacun de s'exprimer, avec la manette des gaz et de chanter sa joie, sur un air de décibels.

Les 24 Heures Cyclo. Un passeport pour le pays du deux roues où la sincérité fleure bon parce que tous ceux qui sont venus tenter l'aventure respirent encore l’air de l'amateurisme. Une nuance qui a son importance.

vérifications techniques et administratives du vendredi
vérifications techniques et administratives du vendredi

Le calme des vérifications avant la fièvre de la course

 

Ils sont quelques adolescents à lever les yeux vers le ciel avec anxiété. Car les 24 Heures cyclos sont entrées maintenant dans leur phase active, les écuries les mieux organisées, les plus sérieuses aussi, ont débuté un rodage actif qui ne prendra fin que quelques heures avant les essais qualificatifs du vendredi, et les vérifications techniques.

Pour qui prendrait encore un peu les 24 Heures cyclo à la légère la vision du grand garage du Bugatti plein comme une ruche. Enlèverait à cette personne ses dernières illusions Le simple fait que les équipages et leurs machines soient déjà à pied d’œuvre pour une course qui, finalement partira à 15 heures Samedi, démontre le sérieux avec lequel l’affaire est préparée. 

L'A.S.M. A.C.0. a enregistré avec satisfaction la notoriété de son épreuve avait largement dépassé le cadre régional. Si 43 équipages (sur 78) sont directement issus de notre département, 12 nous arrivent de la région parisienne. Les autres départements les plus intéressés sont dans l'ordre les Pyrénées-Orientales, la Loire-Atlantique, l'Indre-et-Loire et le Loiret. 

Tout aussi significatif apparaît être le choix du matériel. Peugeot vient largement en tête avec 36 machines, devant Motobécane (15) et Yamaha (5). Assez curieusement Honda, qui reste sur 3 victoires consécutives aux 24 Heures, n’a pas fait l'unanimité puisque seulement 15 concurrents utiliseront la marque japonaise. 

La fièvre du cyclo s'est bel et bien emparée du Mans du côté de I’organisation, dans le but d’avoir moins de problèmes qu’au fil des éditions précédentes. On a décidé cette fois de prendre le taureau par les cornes. C'est ainsi que les vérifications techniques qui ont eu lieu à partir du jeudi après-midi pour se clore vendredi soir imposaient aux concurrents ayant opté pour la catégorie machines de série, de présenter leurs engins entièrement démontés. Et d’effectuer en présence de commissaires bon enfant il est vrai, le remontage des différents organes. De même le plombage culasse bloc moteur va-t-il empêché la course à l'armement pour les essais qualificatifs du vendredi ? 

Mais pour l’heure, la pluie ne cesse pas. La perspective de boucler dans ces conditions un tour complet d'horloge sur la piste tourmentée de Maison-Blanche n'enchante pas les pilotes.

De surcroît, l’asphalte mouillée pénaliserait très certainement les engins les plus pointus au profit des cyclos ayant choisi la souplesse d’utilisation. Pour les qualifications et avec I’apparition des catégories Ill et IV (modifiés avec ou sans boîte de vitesses) les chronos effectueront très certainement un grand pas en avant. Des 1’19"20 atteint en 77 aux 1'16"55 de 78 la progression était déjà nette malgré la réglementation. Avec l'édition 1979 un nouveau bond est prévisible, de l'ordre de 3 secondes très certainement. 

Team Alline - Honda Camino
Team Alline - Honda Camino

 

François Bollée et Jean-Marc Desnves qui dirigent la manœuvre pour le compte de l'A.S M.-A.C.O. étaient, quant à eux assez surpris de I’aspect professionnel de certaines écuries.  L’ex-président du club sarthois exprimait ainsi son étonne­ment · Quand on a connu la course à ses débuts et lorsque l'on voit à quel degré se traitent maintenant les opérations, on ne peut qu'être stupéfait c’est à la fois rassurant et inquiétant.  Rassurant parce qu’un tel élan pour le cyclo démontre que la passion de la compétition débute très jeune. Inquiétant aussi parce que. dès lors, les excès sont inévitables. Il faudrait garder un caractère raisonnable à cette épreuve. Mais de quelle manière? Et tous les concurrents le seront-ils ?

 

Le règlement édité par la F F M et repris pour les 24 Heures cyclo fait bien la part des choses entre la catégorie de série et la catégorie « modifiée ». C'est un bon point car cela écarte a priori la préparation musclée du premier groupe. Mais le bât blesse à notre sens dès qu'on accepte sur la même grille de départ les cyclos de tout type. Seule I’expérience dira si les différences d'allure qui restent à craindre entre les 2 types d'engins sont ou ne sont pas nuisibles au bon déroulement de l'épreuve. Dès les essais, vendredi, on pourra se faire une idée très précise des écarts enregistrés.

Les DERBI variant Usine
Les DERBI variant Usine
Team Publi 24 Superfire n°2 Denos-Dugast et n°62 Minette-Gay
Team Publi 24 Superfire n°2 Denos-Dugast et n°62 Minette-Gay
Une des inombrables chutes qui ont marqué cette course. Ici le peugeot 102 n°28 de Breugnot-Baudu
Une des inombrables chutes qui ont marqué cette course. Ici le peugeot 102 n°28 de Breugnot-Baudu
La peugeot 103 n°2 de Desnos-Dugast mène devant la n°20 de Guiard-Berthault
La peugeot 103 n°2 de Desnos-Dugast mène devant la n°20 de Guiard-Berthault
ambiance parc n°70 Fradet-Bourrigan
ambiance parc n°70 Fradet-Bourrigan
n°40 et 60 aux qualifications
n°40 et 60 aux qualifications

les essais

 

Enfin la répartition par groupe laisse prévoir 2 grandes batailles ; en groupe 1 tout d’abord (machines de série) qui a recueilli plus de moitié des engagements (42) ; et en groupe 3 (séries modifiées) avec 25 partants. Mais les boîtes de vitesses, en raison surtout de la sinuosité du tracé, n'ont pas fait l'unanimité, 2 figurant en série et 9 en modifiées.

 

La qualification par groupes, au prorata de ces chiffres, ne sera pas aisée à déterminer. Mais quoi qu'il en soit les 2 manches de repêchage (et la finale) permettront samedi matin aux non-qualifiés d'espérer jusqu’au bout.

 

C'est une bonne initiative à mettre à I’actif des organisateurs. Il serait par contre intéressant que le prix d'entrée (25 F !) soit revu, la tranche de public attendue n’étant pas des plus fortunées

 

Les commissaires de l'A.S.M.­A.C O. n'ont pas chômé ! En deux jours ils ont contrôle la bagatelle de 80 cyclomoteurs. Dans l’ensemble, et par rapport aux précédentes éditions le règlement déjà fort complexe on vous prie de le croire a été fort bien assimilé par les concurrents. Quelques cas litigieux (carénage, éclairage) ont donné lieu à une réserve préventive, mais rien de bien méchant.

 

Il faut donc s'attendre dès cet après-midi à une bataille en règle lors des essais qualificatifs. Car sur les 80 concurrents, 30 seulement trouveront place sur la grille de départ Samedi à 15 heures. Autrement dit, 50 compétiteurs doivent s’attendre, à rester sur le carreau. C'est la dure loi de la compétition.

 

D'autant que pour apprendre la piste de Maison-Blanche de 1.200 m de tracé, la petite heure d'essais libres, accordée vendredi matin aux pilotes, apparait bien faible en raison même du dessin délicat des virages. De surcroit la pluie, ou tout au moins le revêtement humide, viendra certainement compliquer la tâche de chacun, qui pour déceler la trajectoire idéale, qui pour trouver le bon développement. En 78, la référence au tour était de 1’16’’55 soit une moyenne plus qu'honnête comparée à celle établie en 77 (1'19"20). Pour cette sixième édition, à condition bien sûr que l’asphalte demeure sec, on peut raisonnablement penser que les 1'15" au tour seront franchies. La seule présence des machines à boite de vitesses (9) le laisse deviner tout comme I'arrivée en force des modifiées (23). Mais le groupe dit de série reste largement majoritaire (46) et c'est une bonne chose.

 

Dès ce soir, 26 concurrents auront donc trouvé place sur la grille des sixième 24 Heures d'endurance cyclos ; les quatre dernières places (une dans chaque catégorie) seront offertes lors de manches de repêchage prévues samedi matin. Une consolation pour les éliminés avec néanmoins une belle possibilité de rachat.

 

Adversaires et néanmoins amis : la Honda n° 1 de Alline et le Peugeot n° 2 de M. Blin avaient terminé dans cet ordre l'an passé.  Alors, la revanche du matériel français cette année ? A voire, car en catégorie modifiée le concessionnaire local de la marque japonaise (n° 50 et 51) semble avoir bien préparé son affaire.

 

Cette fois les dés sont jetés, car il n'est pas douteux qu'en cette sixième édition des 24 Heures d'Endurance Cyclomoteurs du Mans, on assiste très certainement à la chute générale des records.

Désormais les concurrents privés n'ont guère de chance de s'illustrer dans une épreuve qui prend de plus en plus un tournant professionnel. 

On l'a bien vu hier lors d'essais perturbés par la pluie, quand la maison Alline du Mans, directe­ment opposée à son grand rival (Van Pe, de Paris), a superbement tiré les marrons du feu en pulvérisant les records. Thierry Rapicault sur la Honda Camino n° 50, a abaissé le record de la piste établi en 78 de près de trois secondes. 

C'est une marge énorme compte tenu des difficultés du tracé de Maison-Blanche, mais aussi de l'époque. Pour parler en technicien du pneu, on dira que la piste très froide en ce mois de mars, est beaucoup moins rapide que celle proposée en septembre. 

« la gomme accroche nettement mieux par temps chaud», confirmait un spécialiste de la maison Michelin. Dont la présence indique combien l'épreuve de l'A.S.M.-A.C.O est importante pour les constructeurs et autres acteurs. 

Honda (à variateur) contre Suzuki (à boite de vitesses), ce sera le duel de la course, avec un léger avantage au premier nommé en raison de la souplesse d'utilisation du moteur. Souplesse qui s'avérera prépondérante si les conditions atmosphériques demeurent ce qu'elles étaient hier. 

Mais M. Van Pe (le père) se rappelle de sa défaite de l'an passé sur déclassement au profit, justement, du concessionnaire local Honda. Cette revanche donnera à l'épreuve un caractère encore plus ardu que d'ordinaire. 

Derrière, mais loin derrière, Peugeot a placé comme à l'ordinaire, une escouade de préparateurs privés pénalisés par le manque de vitesse de pointe, mais habiles par leurs connaissances de la course. Serait-ce suffisant ? On en doute, car la marge de sécurité des deux grands favoris est d'importance. Au rang des outsiders. On placera en catégorie « boite de vitesses», le Gitane Testi des manceaux Garnier-Dehain. 

Le Yamaha de Drye-Hemery et Guichet-Ledru. Quant aux Zundapp ils ont déçu. 

Autre déception, mais en « modifiés » cette fois, l'usine Derbi. La méconnaissance de la piste, les conditions délicates de qualification. L’ignorance des bons rapports, ont freiné nettement I' optimisme des Barcelonais.

Par contre en « série », Derbi­France aura son mot à dire. C'est dans ce groupe que la lutte sera certainement la plus âpre. Peugeot avec les très réguliers Dugast-Denos, Meunier-Desmares ou Devillard frères, traitera d'égal à égal. Motobécane (avec son V 51), enfin, est fort capable de jouer sur plusieurs tableaux, Gire­-Rochet, en groupe Ill, n'étant pas écarté.

A noter aussi la présence en catégorie Gr3 modifiée de la 51 motobécane n°55 engagée par les cycles Bidaud à Nantes. Pilotée par l'équipage Ipcar-Vincent ayant terminé à la 3ème place de l'édition 78. Cette année ils reviennent avec une autre ambition, grâce à l'aide de l'usine Motobécane. En effet Jean Bidalot, en personne alors ingénieur chez Motobécane était venu apporter dans les stands le vendredi (jour des essais)  le moteur fruit de son travail ; il était accompagné de Raphaël de Montrémy autre ingénieur usine de la marque.

Mais on sait que l'ennemi numéro un de tous les concurrents reste la distance, c'est-à-dire l'accumulation de la fatigue et des kilomètres parcourus. A partir de là, les plus rapides ne sont pas toujours les premiers, même si Mlle Crevel, hélas atteinte par la limite d'âge (22 ans), avait su joliment nous prouver le contraire ces deux dernières années.

D'ailleurs Messieurs, les 1.281 kilomètres de Géraldine parcourus en 78 restent à battre. Alors il vous faudra boucler plus de 1.068 tours pour faire mieux !

 

Essais : Les coefficients de correction ont bouleversé les données !

 

Autant le dire tout de suite quand à 20 h 15 hier soir furent proclamés le nom des 20 équipages qualifiés ce fut, parmi quelques cris de joie, un tollé général.

 

L'A.S.M.-AC.O., dans un but d'équité, avait décidé d’employer un coefficient à toutes les séries et non pas seulement à celles qui s'étaient déroulées sous la pluie, 

Dans l'absolue, cette règle est la bonne ! Mais comme toute moyenne générale, ce calcul pénalise les concurrents qui, sur piste sèche réalisent des prodiges. Elles revalorisent au contraire les artistes du mouillé puisque de toute façon le chrono rectifié, à partir de la moyenne générale sur piste humide, est très bon.

Si bien que Rapicault (n° 50) de loin le plus véloce sur piste correcte (1' 13’’5) ne se voyait attribuer que le 4ème temps scratch alors que Van Pe (n° 90) qui le suivait de près (1’15") n’était pas qualifié.

Cela n’enlève rien au mérite de la paire Arancio-Paret qui menèrent leur Gitane Testi au chrono de 1’13’’3. Les boites modifiées prenant d'ailleurs les 3 premières places grâce aux Yam.

En ‘’modifiés ‘’ Lauriot-Rapicault (Honda) demeurent les meilleurs alors qu'en «série» Denos-Dugast (Peugeot) font un malheur (1'16"2) juste devant Meunier-Desmares.

Heureusement, ce matin avec les 2 manches de repêchage et la finale des «exclus» pourront remettre les montres à l'heure. Et Van Pe - Rouvière (Suzuki n° 90) ne s'en priveront pas !


La course

 

C'est d’ailleurs une des caractéristiques de ces 24 heures, le niveau de pilotage est devenu important sur des machines qui sont, surtout les Suzuki et Derbi, de vraies machines de course. Dans l’histoire c'est Honda qui marque le pas, car il semblerait que les Camino ne supportent pas le surcroit de puissance pour le moment. Autre avantage de la Suzuki, sa boite de vitesses qui aux dires de Van Pé est une véritable boite de course. Quand on sait qu'ils ont changé 20 000 fois de rapports en 24 heures on prend conscience du formidable banc d'essai que représente l’épreuve du Mans et on s'étonne moins que les amateurs, ceux qui n'ont pas derrière un concessionnaire motos ou une équipe de copains mécanos, soient éliminés des essais.

Le départ
Le départ est donné avec l'équipage Arancio-Paret en pole position sur leur Gitane Testi
décontraction sur la ligne de départ
décontraction sur la ligne de départ
Grosse bagarre pendant la course entre Rapicault n°50 le plus rapide sur la piste et le Yamaha n°93 de Chatelain-Joubert
Grosse bagarre pendant la course entre Rapicault n°50 le plus rapide sur la piste et le Yamaha n°93 de Chatelain-Joubert

Organisées par l’ACO sur sa piste de karting avec le concours de Moto Journal, de Total, Coca-Cola, ces 24 Heures du Mans Cyclos n'ont vraiment pas été épargnées par le mauvais temps.

Les épreuves de qualification ont pu départager sur une piste sèche les 82 équipages inscrits. C’est donc sous un ciel menaçant  que Jean-Claude Chemarin donne le départ aux 30concurrents admis pour la course.

Vingt-Sixième temps aux essais Thierry Rouvière 19 ans, au guidon de sa Suizuki n°90 se porte à la fin du premier tour en 4 ème position puis en tête dès le deuxième. .Relayé par son jeune co-équipier Jean-Michel Van Pé, âgé de 15 ans, et bien dirigé du stand par son père, l’équipage conservera jusqu'au terme des 24 heures cette première place couvrant 1040 tours, en dépit d’une chute pour chacun des pilotes.

A noter l'abandon de l'équipage usine Motobécane, la n°55 pilotée par Ipcar et Vincent, après seulement 1 heure de course. Sur rupture de la queue de vilebrequin. Pour Motobécane ce ne sera que le début d'une grande aventure au Mans.

Au cours de la 6 ème heure, la pluie apparait et va durer toute la nuit, un véritable déluge qui tient jusqu'au petit matin.

Au cours de cette nuit difficile que Jean-Claude Chemarin a comparé à celle des 24 Maures de Spa l’année dernière. L’équipage Lauriot-Thierry Rapicault (futur vainqueur de la 1ère coupe Yamaha en 1981) sur Honda maintient avec une grande régularité une belle 2 ème place. L'autre Honda de Noblet-Gassot 5ème à la 5 ème heure rétrogradera à la 14 ème place à la 6 ème heure pour des ennuis d’allumage, pour se glisser à nouveau à la 5 ème place au petit matin. Sur leur Derbi Variant Brouaz-Farin ont pris le meilleur sur la Yamaha de Drye-Hemery.

A noter que seuls 4 équipages ont abandonné pendant cette nuit très éprouvante. Deux sur chute et deux sur ennuis mécaniques.

Jean-Michel Van Pé et Thierry Rouvière, 3 ans à eux deux, ont gagnés sur leur Suzuki cette 6 ème édition en couvrant 1248 kms à la moyenne de 51,966 km/h. Le record de l’année dernière n'a donc pas été battu. Il est vrai qu'il avait été réalisé en Septembre dernier par un très beau temps.


L'équipage vainqueur Van-Pe Rouvière de cette 6ème édition sur la Suzuki n°90
L'équipage vainqueur Van-Pe Rouvière de cette 6ème édition sur la Suzuki n°90